Vous avez peut-être déjà lu ou entendu l’expression « branding personnel ». De quoi s’agit-il ? L’expression est connue, mais surtout méconnue. Elle fait référence à quelque chose qui n’est pas nouveau, et qui a même toujours existé.
[Cet article est paru dans l’édition de décembre de LEADER, la revue de l’ADGC(Association des directrices et des directeurs généraux de caisses Desjardins).]
Bien des gens croient que le branding personnel — ou marque personnelle — est une fabrication, et qu’il est peut-être même superficiel. En fait, c’est tout le contraire. Le branding met en relief ce qui existe déjà. Et loin d’être superficiel, il va au contraire au plus profond de la personne pour en faire ressortir qui elle est réellement. Son essence.
Chacun son branding
Chacun d’entre nous possède et se distingue par sa marque personnelle. Et cela, depuis le jour de sa naissance.
Ce branding, c’est tout simplement ce que les gens disent de nous lorsqu’on n’est pas dans la pièce.
C’est notre réputation professionnelle ajoutée à notre identité. Lorsqu’on fait référence au développement de son branding, on parle donc de trouver les bons mécanismes pour mettre en lumière ce qui nous distingue. Lesquelles de nos forces, sur les plans personnel et professionnel, peuvent nous permettre de nous démarquer ? Comment faire pour les mettre de l’avant et gagner en crédibilité et en légitimité auprès de nos collègues, de nos clients ou en société ?
Il est vrai que le branding personnel existe depuis longtemps, bien avant que la formulation soit inventée, mais on en parle plus que jamais aujourd’hui. Pourquoi ?
Les personnages publics, particulièrement ceux qui font de la politique, disent souvent que s’ils ne définissent pas clairement eux-mêmes qui ils sont, d’autres se chargeront de leur bâtir une réputation. Voilà une bonne raison de se préoccuper de son branding.
Une personne sans marque n’existe pas.
En fait, même l’individu le plus discret, le plus invisible, développe une réputation. Voici deux autres raisons qui expliquent l’importance grandissante qu’occupe le branding personnel aujourd’hui :
- La transparence. Il n’y a pas si longtemps, un directeur général (DG) de caisse pouvait tout à fait travailler dans son bureau et rester derrière son écran sans se soucier de sa réputation. Aujourd’hui, n’importe qui a la possibilité d’aller fouiller sur l’internet, de le trouver et de se faire rapidement une impression à son sujet. Et cette impression peut avoir un impact sur la caisse. On est dans un monde où la frontière entre vie privée et vie publique est extrêmement fine.
- La facilité d’accès aux outils de communication. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, chacun peut devenir son propre média. On n’a plus vraiment d’autre choix que d’être proactif si l’on veut avoir une influence sur la façon dont on veut que les gens nous caractérisent et nous décrivent.
Chaque semaine, je rencontre des entrepreneurs et des chefs d’entreprise qui ont besoin de mettre de l’avant leur expertise, leur crédibilité et leur légitimité pour aller chercher de nouveaux clients ou pour attirer de nouveaux talents au sein de leur organisation.
Un DG de caisse est aussi dans la position d’un intrapreneur.
Il a également, je crois, la responsabilité d’être le porte-parole et l’ambassadeur de sa caisse, d’attirer des membres, d’attirer les meilleurs talents. L’époque où seul comptait le prestige d’une entreprise est révolue. Les gens veulent mettre un visage sur une organisation. Si Guy Cormier est le nouvel ambassadeur de tout le Mouvement Desjardins, chaque DG est l’ambassadeur de sa caisse dans son milieu.
Quel est le vôtre ?
Tout d’abord, et c’est le point le plus important, le but de développer son branding personnel n’est pas de devenir une star et d’être connu de tout le monde.
L’objectif est d’être connu des bonnes personnes. Vous devez donc vous poser, dès le départ, les bonnes questions, à commencer par celle-ci :
Qui doit savoir que j’existe ?
Cette question est capitale, car on ne peut pas plaire à tout le monde. Une marque personnelle doit pouvoir s’exprimer auprès de différentes audiences.
Par exemple, à titre de DG, vous devez sans doute être présent auprès des communautés d’affaires et être en contact avec des chefs d’entreprise locaux. Comment les rencontrez-vous, et à quels endroits ? Par téléphone, dans des 5 à 7, lors d’événements publics ? Comment manifestez-vous votre présence, quelle marque laissez-vous ? Quelles opinions émettez-vous, et quelle opinion les gens ont-ils de vous après vous avoir vu et entendu ?
Travailler sa marque personnelle n’est pas une fin en soi. C’est un moyen d’arriver à quelque chose d’autre.
Ça peut être un outil de développement professionnel chez ceux qui sont en début ou en changement de carrière, mais pour les DG ou chefs d’entreprise, l’objectif est plus souvent lié à la marque de l’organisation qu’ils dirigent. Et là, on arrive au concept plus large de « marque employeur ». Il veille à préserver la culture, le branding de son entreprise sur le plan des ressources humaines.
Comme le disait récemment Jan-Nicolas Vandeveken, président de Havas Canada, une agence de publicité, dans le cadre du Forum Marque Employeur organisé par Infopresse,
« une marque employeur, c’est la somme des marques personnelles de tous les employés qui composent l’organisation ».
Cela est d’autant plus vrai pour une caisse Desjardins. Le membre qui s’y présente est en contact avec une personne à la caisse, un conseiller financier, le DG. Toutes ces marques personnelles contribuent à l’interprétation qu’il aura de l’institution financière.
Je viens de faire un survol du concept général du branding personnel. Il suscite un intérêt grandissant, car nous vivons en société, à une époque où les réputations se font ou se défont sur des impressions, des interprétations. Il est toujours frustrant d’être mal compris, mais quel bonheur de savoir que les gens ont vraiment saisi qui on est vraiment et ce qu’on peut leur apporter. Et vous, savez-vous comment les gens vous perçoivent ?